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Ground Zero : la nouvelle gare dessinée par Calatrava ouvrira dans un mois

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Peu à peu, New York panse ses plaies et reconstruit Ground Zero. Après l’érection de nouvelles tours, c’est la station de métro du World Trade Center qui s’apprête à ouvrir ses portes au public. Baptisée « Oculus », cette structure pensée par l’architecte Santiago Calatrava sera accessible dans un mois.
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L’Oculus à New York, de Santiago Calatrava © DR

Du propre aveu de l’architecte espagnol, c’est le projet le plus ambitieux qu’il ait eu à concevoir à ce jour.  Car non seulement il revient à Calatrava de construire une structure imposante et aux courbes innovantes, mais en plus il participe à cicatriser la blessure profonde qu’est le World Trade Center pour tous les américains.

La station ferroviaire, qui sera le point de jonction d’un vaste tissage de dix lignes de métro, doit devenir un cœur battant, un point de rendez-vous dans la ville aux 8 millions d’habitants.

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L’intérieur de la gare © DR

Depuis plusieurs années, les new-yorkais voient peu à peu grimper vers le ciel un squelette d’acier, blanc et argenté, sorte de papillon s’apprêtant à sortir de sa chrysalide de béton. Certains observateurs préfèrent y voir un grand dinosaure moderne, tandis que d’autres perçoivent plutôt une plante carnivore. Mais Santiago Calatrava rejette ces interprétations.

Son « Oculus », opus magnum s’il en est, sera bientôt un espace baigné de lumière, à la structure étonnamment légère, conçu pour laisser circuler l’air et le soleil : une place urbaine, mais sous terre.

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L’intérieur de la gare © DR

La structure, que Calatrava aime à comparer à un oiseau prenant son envol, mesurera 160 mètres de haut pour 330 de large. Vaste, accueillant, le pôle doit donner envie aux voyageurs de remonter vers la lumière, mais aussi de pénétrer dans la station de métro sans ressentir l’impression d’étouffer ou de plonger dans les entrailles de la Terre.

Quant à la vaste coupole d’acier blanc et de verre, elle donnera une vision directe du ciel et de la ville environnante. Suivant le même principe, le sol de la station de métro est également pavé de blanc, pour encore davantage éclaircir l’espace de transit.

Calatrava s’inscrit donc dans la volonté générale de reconstruction du World Trade Center, où chaque bâtiment doit revêtir une portée symbolique et spirituelle. La nouvelle gare doit définir le futur visage de la ville de New York, mais elle doit également faire écho à la mémoire des victimes des attentats terroristes du 11 septembre. D’où le choix de la couleur blanche de la structure, et la métaphore d’un animal ailé (papillon ou oiseau) n’attendant qu’à prendre son envol.

Vue de nuit de l’Oculus © DR

Seulement, comme tout projet architectural d’envergure, des retards et surcoûts sont à déplorer. Les travaux ont débuté en 2004 et dureront finalement plus de dix ans au lieu des cinq prévus. Quant au coût de la construction, il a dépassé récemment les 4 milliards de dollars. Le projet a provoqué tant de polémiques qu’il aura bien failli coûter sa réputation au concepteur espagnol. Cible des foudres du New York Times ou du Wall Street Journal, il fut accusé d’avoir dessiné cette gare dans le simple but de faire sa propre promotion, s’étant laissé aller à la folie des grandeurs.

Mais Calatrava défend son projet, quoi qu’il arrive. Celui-ci joue sur l’usage de son « Oculus », qui ne se contentera pas d’être une gare, mais bien un espace de vie (30 000 mètres carrés !) avec un important centre commercial. Visant à faire de l’ombre au Grand Central Terminal, l’Oculus attirera les touristes du monde entier pour y flâner et faire du shopping, et ce même s’ils n’ont pas ensuite prévu de prendre le métro. Le bâtiment à lui seul, est appelé à devenir une attraction.

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L’intérieur de la gare © DR

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