Article proposé par Exponaute

Le « Nu couché » de Modigliani flouté et censuré par les médias anglo-saxons

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Le Nu couché de Modigliani, vendu chez Christie’s pour la somme record de 170 millions de dollars, a été flouté et censuré dans plusieurs médias anglo-saxons. Jugée trop provocante pour une Amérique trop prude, la toile, déjà retirée d’une exposition en 1917, choque toujours malgré sa notoriété phénoménale.
10AUCTION1-master675Amedeo Modigliani, Nu couché, 1917.

Un siècle plus tard, les choses n’ont pas changé. Ou alors très peu. En 1917, Modigliani fait scandale à la galerie Berthe Weill : plusieurs nus choquent les regards, la police intervient, l’exposition se poursuit mais les nus sont décrochés et aucun tableau ne sera vendu.

Un siècle plus tard, donc, en 2015, un nu de Modigliani est flouté dans plusieurs médias anglo-saxons alors qu’il est au cœur de l’actualité. Ce tableau, c’est le Nu Couché, vendu il y a quelques jours chez Christie’s pour 170 millions de dollars et devenu le deuxième tableau le plus cher parti en salle des ventes. L’œuvre devient donc information et, logiquement, apparaît sur tous les écrans et dans tous les journaux. Pourtant, invoquant le côté toujours prude de la société américaine, certains médias décident de ne diffuser qu’une version censurée du Nu en question.


D’un côté, le Financial Times a opté pour de larges bandes noires pas très gracieuse. A la télévision (Bloomberg, Fox et CNBC), on préfère flouter les différents objets du scandale. Il y a quelques mois, les Femmes d’Alger de Picasso, qui établissait le record toujours actuel de l’œuvre la plus chère partie en salle de ventes (179 millions de dollars), connaissait le même sort. Drôles de circonstances.

« Ces nus, ils ont des poils ! »

A l’époque, en 1917, quand Berthe Weill, connue pour sa pugnacité, demande aux autorités une explication face à cette censure, on lui répond sans hésiter : « Mais, ces nus, ils ont des poils ! ». Cette exposition est et restera la seule entièrement consacrée à Modigliani en France de son vivant.

Pas choqué, Liu Yiqian le milliardaire chinois qui, après une lutte acharnée entre sept acheteurs potentiels, s’est offert la toile pour 170 millions de dollars. Cet ancien chauffeur de taxi devenu richissime en misant gros sur la Bourse de Shanghai dans les années 1990 (et actuellement à la tête d’un empire aux activités très variées) a créé deux musées, dont l’un accueillera en 2017 le Nu de la discorde.

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