Article proposé par Exponaute
Pour commencer, un peu d’histoire du rugby ne fera de mal à personne. Considérée comme un possible ancêtre du rugby, la soule a longtemps été pratiquée au Nord-Ouest de la France. A l’origine, les deux équipes avaient une seule et même cible définie avant le coup d’envoi (un village, un lieu-dit, une mare…) et n’étaient pas limitées en nombre. En général, les hommes mariés du village affrontaient leurs homologues célibataires dans un match rugueux qui pouvait opposer (si l’ont se fie à l’illustration dont la valeur scientifique est indiscutable…) plusieurs centaines de joueurs. La violence ayant pris le pas sur la légitimité traditionnelle d’un sport qui dépassait les bornes à outrance, la soule fut peu à peu interdite.
Il y a plus d’un siècle, l’Angleterre dominait fièrement le monde du rugby. Ces quelques photographies des ancêtres des « Dieux du stade », prises après un Angleterre-Pays de Galles à sens unique (17–0) en 1892 sont là pour rappeler à notre bon souvenir ce temps qui semble aujourd’hui si lointain. Et apparemment, au XIXe siècle, les hipsters faisaient du rugby. A méditer.
En 2007, à l’occasion de la coupe du monde de rugby organisée en France, le musée Fabre de Montpellier organise une exposition intitulée : Le Rugbysme. Avec la démocratisation des équipements sportifs au début du XXe siècle, le sport suscite l’intérêt de plusieurs artistes. Ce que l’on appelait encore « football-rugby » a notamment intéressé deux artistes issus du cubisme, André Lhote et Robert Delaunay qui s’est penché sur le cas de l’équipe de Cardiff.
Mais c’est en 1908 qu’a été produit ce que l’on peut considérer comme le chef-d’oeuvre de l’art rugbystique. Paradoxalement intitulé Les joueurs de foot-ball, le tableau est l’une des seules représentation de corps en mouvement chez son créateur : Henri Rousseau dit Le Douanier Rousseau.
C’est en toute logique qu’il faut chercher du côté du Royaume-Uni, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande pour trouver des œuvres dédiées au rugby, souvent créées dans le cadre d’événements internationaux (statues, etc.). Pourtant, Paine Proffitt, exposé au musée du rugby de Twickenham en 2007, est américain. Inspiré, notamment, par Chagall, l’artiste a prouvé au monde qu’un musée du rugby n’est pas un simple temple dédié aux héros du ballon ovale et que la création y a sa place.
La France, elle aussi, a ses artistes passionnés. Pas d’exposition prévue (ni dans un musée du rugby, ni ailleurs) pour un portraitiste déniché au fin fond des internets qui répond au nom mystérieux de Spoutnik. Frédéric Michalak et Fabien Pelous n’ont pas eu la chance d’un Sébastien Chabal plus médiatisé, représenté en plein mouvement, animé par la grâce qu’on lui connaît.
Pour préparer le choc de samedi (21h), une sortie du rugby figuratif s’impose. Bleus contre All-Blacks, les artistes ont déjà choisi leur camp. De chaque côté, un champion s’impose. D’une part Yves Klein dont le bleu a traversé l’histoire de l’art. De l’autre, le peintre du all black, Pierre Soulages et sa couleur qu’il qualifie d’outrenoir, ou de noir lumière. Match difficile en perspective…
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