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L’art pompier en grandes pompes à Orsay

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L’art pompier continue d’être chéri par le Musée d’Orsay qui fait revenir progressivement des musées de province les oeuvres de ses principaux représentants, et change ainsi la physionomie de ses collections. 

Nouvelle étape dans la croisade du Musée d’Orsay pour redorer la mauvaise réputation des peintres académiques du XIXème siècle, ardemment désiré par son président Guy Cogeval et sa nouvelle équipe de conservateurs. Le musée parisien renouvelle l’accrochage des salles dédiées à la « Peinture de Salon » des années 1860–1880. Par « Salon », il faut comprendre l’exposition de peinture et de sculpture qui présentait depuis le XVIIIème siècle les œuvres des artistes de l’Académie des beaux-arts. Salon devenu au milieu du XIXème siècle la bête noire des avant-gardes, réalistes (Courbet) et impressionnistes débutants qui créent le « Salon des refusés » en 1863. Modernité contre art officiel. Un combat souvent rejoué sur les cimaises de nos musées, regardant de haut les Cabanel, Bouguereau et autres peintres dit « pompiers ». Orsay les remet sur le devant de la scène, par le biais d’expositions temporaires (on se rappelle de la pléthore de nus académiques de « Masculin/Masculin »), d’acquisitions (Le supplice de Mézence du peintre néoclassique Louis Janmot, récemment entré dans les collections) et de campagnes de restauration, avec le Paolo et Francesca de Cabanel confié actuellement au Centre de recherche et de restauration des musées de France.

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Alexandre Cabanel (1823–1889), Thamar, 1875. Paris, musée d’Orsay © Musée d’Orsay / Sophie Boegly

Persée, Thamar et Sainte-Cécile

Une série de peintures sont donc de retour à Orsay après avoir passé quelques années en province. Parmi elles, le Thamar d’Alexandre Cabanel, mettant en scène dans un style orientaliste la fille du roi David violée par son demi-frère, qui quitte le musée Jules Chéret de Nice pour Paris. C’est également le cas du Persée tout en muscles de Joseph Blanc, revenant au bercail après une importante restauration et un siècle passée au Musée des beaux-arts de Nîmes. On pourra aussi y admirer labelle Sainte Cécile aux airs d’Ophélie d’Étienne Gautier, conservée en temps normal dans la cathédrale Saint-Jean de Lyon, ou le Rêve de bonheur de Dominique Papety, déposé pour cinq ans par le musée Antoine- Vivenel de Compiègne. Pour les trouver, traversez la grande nef et tournez sur la gauche. Impossible à rater, car monumentaux pour la plupart, peinture d’histoire oblige !

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Dominique Papety (1815–1849), Rêve de bonheur, 1843. Dépôt du Musée Antoine Vivenel, Compiègne © Musée d’Orsay / Sophie Boegly

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