Article proposé par Exponaute

Le design actuel en dix histoires

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« Oracles du design » (jusqu’au 16 août à la Gaîté lyrique) est une exposition didactique, de celles qui essaient de donner des repères à une production de mobilier éclectique et abondante. La commissaire Lidewij Edelkoort a classifié en dix thématiques le design de ces trente dernières années (issu des collections du Centre national des arts plastiques) pour en faire ressortir un oracle. Les objets anticipent ou révèlent les tendances futures. Aperçu en dix objets.

 Simple

AtFAB, chaise 5–30 Minute, 2011/2013, contreplaqué, éditeur OpenDesk/La Nouvelle Fabrique © AtFAB/CNAP/AtFAB

Les différentes parties de cette chaise « en kit » sont découpables en FabLab (atelier d’impression numérique NDLR) et paramétrables à partir d’un modèle informatique accessible. A chacun de faire ressortir ensuite ses talents de bricoleur « made in Ikea » pour le montage. Le design est sobre et fonctionnel, presque inexistant. Le bois, matériau neutre, en fait un mobilier économique, presque rural.

Humble

Ronan & Erwan Bouroullec, Table Metal Side, 2004, éditeur Vitra, Weil am Rhein, Collection du Centre national des arts plastiques © Ronan & Erwan Bouroullec/CNAP/Yves Chenot

Cette table d’appoint discrète aux multiples utilisations se déplace facilement. Son originalité tient à son grand pied volumineux et à son mince plateau. La blancheur immaculée donne un calme mystique à l’objet.

Curieux

Philippe Starck, Lampe Gun, 2005, éditeur Flos, Bovezzo, Collection du Centre national des arts plastiques © Philippe Starck/CNAP/Flos

Curieuse lampe de Philippe Starck au design hybride, à la fois nostalgique et absurde mêlant un abat-jour des plus habituels à une arme à feu. Le designer explique que cette lampe est un « reflet des temps » : temps des conflits où l’arme devient un objet de commerce lucratif. A la manière d’un ready-made, cet objet est une curiosité, un bibelot des temps modernes.

Gonflé

Robert Stadler, Fauteuil Royeroid, 2011, éditeur Carpenters Workshop Gallery, Paris, Collection du Centre national des arts plastiques, © Robert Stadler/CNAP/Carpenters Workshop Gallery

Ce siège est inspiré de l’Ours blanc, fauteuil du décorateur français Jean Royère, à qui Robert Stadler rend hommage. Le designer autrichien né en 1966 en reprend la silhouette monolithique et massive en fluidifiant ses contours. Les pieds et les accoudoirs disparaissent au profit d’un fauteuil capitonné. Pour réaliser cette forme, le designer travaille d’abord en  pâte à modeler puis directement à échelle réelle.

Abstrait

matali crasset, méridienne Nature morte à habiter #3, 2007, éditeur Galerie Thaddaeus Ropac ©  Galerie Thaddaeus Ropac

Telle une nature morte, cette méridienne de Matali Crasset reprend la forme d’un tronc d’arbre couché. Sculpture ou mobilier ? Comme souvent chez la designer, la frontière est floue. Pour preuve, cet objet a été présenté en galerie telle une œuvre d’art.

Naïf

Kiki van Eijk, pendule Floating Frame – Mantel Clock, 2011, Collection du Centre national des arts plastiques © Kikiworld/CNAP/visuel de l’artiste

La série d’horloges de Kiki van Eijk est inspirée de l’Art naïf. Gribouillée comme un dessin d’enfant, la structure en fil de laiton entortillé forme un squelette. L’objet laisse une impression de vide, de flottement. Chaque exemplaire est unique et réalisé à la main.

Nomade

Jasper Morrison, chaise Fionda, éditeur Mattiazzi, Collection du Centre national des arts plastiques © Mattiazzi

Cette chaise pliante a été conçue pour ne pas occuper beaucoup de place. Le dossier en tissu se retire tandis que la structure s’empile. Jasper Morrison a eu l’idée de cet objet après un voyage au Japon duquel il a ramené une chaise de camping, installée ensuite dans son salon. Un mobilier qui l’a inspiré pour sa légèreté et son confort.

Mutant

François Brument, Vase #44, 2008, Collection du Centre national des arts plastiques © François Brument/CNAP/Yves Chenot

Ce vase a été entièrement réalisé numériquement grâce à un programme informatique modélisant la tonalité de chaque voix en courbes dans l’espace, formant des maillages en trois-dimensions. Chaque vase est donc unique. Futuriste, François Brument utilise les nouvelles possibilités offertes par l’impression 3D pour transformer une forme fantasque en forme réelle.

Organique

François Azambourg, Vase Douglas, 2009, éditeurs Bernard Chauveau Éditeur, Suresnes et le Centre international d’art verrier, Meisenthal © François Azambourg/CNAP/Bernard Chauveau Éditeur

Ce vase particulièrement atypique a été soufflé dans du verre à partir d’un moule en pin de Douglas. Progressivement, celui-ci s’est déformé, donnant à chaque vase une forme unique (il en existe cinq exemplaires). Le français François Azambourg aime à travailler de manière artisanale et sculpter les matériaux bruts.

Archaïque

Fernando & Humberto Campana, étagère Cabana, éditeur Edra, Collection du Centre national des arts plastiques © Karol Stolf

Quatre niveaux d’étagères sont cachés par une retombée de raphia ignifugé faisant penser à une case africaine. Les frères Campana excellent dans l’art de l’objet insolite et l’utilisation de matériaux inhabituels. Architectes et avocats de profession, ils se sont reconvertis dans le design depuis trente ans. Leurs objets évoquent le courant de l’Arte Povera, mêlant artisanat et récupération.

 

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