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Art et vélo en 7 étapes

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Publié le , mis à jour le

Le Tour de France a pris son départ ce week-end. Jusqu’au 27 juillet, et l’arrivée triomphale sur les Champs-Elysées, les rois de la petite reine vont avaler des centaines de kilomètres d’asphalte, juchés sur leurs deux-roues effilés.

Le vélo et l’art, quel rapport ? A priori aucun – excepté peut-être la légende selon laquelle le fameux Codex Atlanticus de Léonard de Vinci comporterait le dessin d’un prototype de véhicule à deux roues activé par un système de pédalier… Et pourtant. L‘Espace de l’Art concret, à Mouans-Sartoux, organisait une exposition Art et bicyclette en début d’année.

Moins recyclée par les artistes que la voiture, emblème social majeur, la bicyclette a surtout été utilisée pour sa forme, notamment ses roues, en lien avec l’art cinétique. De Marcel Duchamp à Ai Weiwei, voici sept œuvres qui réconcilient art et cyclisme.

Ready-made

Marcel Duchamp, Roue de bicyclette, 1913, Paris, Musée national d’Art moderne, centre Pompidou.

Ready-made « assisté », la fameuse Roue de bicyclette de Duchamp est en réalité composée de deux objets : un tabouret et une roue fixée sur sa fourche. Posée sur un socle, la roue s’inscrit dans le contexte des recherches de l’artiste sur le mouvement, anticipant de vingt ans ses Rotoreliefs.

Emancipation

Fernand Léger, Les Deux guidons, 1945, musée national Fernand Léger, Biot © RMN/Gérard Blot.

Pour Fernand Léger, le vélo fait partie de ces pratiques populaires qu’en tant qu’artiste engagé il souhaite mettre en valeur comme moyen d’émancipation de l’individu. Il en fait un motif plastique, au même titre que la machine ou l’automobile.

Cycle éternel

Gabriel Orozco, Four Bicycles (There is Always One Direction), 1994, New York, Museum of Modern Art, Carlos and Rosa de la Cruz collection.

Les vélos utilisés pour réaliser cette sculpture du Mexicain Gabriel Orozco proviennent de Rotterdam, capitale internationale du déplacement à deux roues. En juxtaposant quatre bicyclettes (mais seulement sept roues), l’artiste rend invalide l’objet mouvant, tout en retrouvant la figure du cercle et du cycle éternel.

Imaginaire technique

Vincent Lamouroux et Raphaël Zarka, Pentacycle, 2002, FRAC Franche-Comté.

L’étrange vélo à cinq roues de Vincent Lamouroux et Raphaël Zarka est une « draisine » conçue pour rouler sur un rail reliant Paris à Orléans (le Turbotrain, projet utopique dont il ne reste que la structure portante). Entre art et ingénierie, cet objet relève d’un imaginaire technique qui prend forme plastique.

Changement d’échelle

Dominique Blais, Marclay’s Bike, 2006. Courtesy galerie Xippas, Paris.

S’inspirant de Drumkit (1999) de l’artiste sonore Christian Marclay – un set de batterie monté sur de hautes tiges – le Français Dominique Blais présentait cette œuvre en 2009 dans le jardin des Tuileries, à l’occasion de la Fiac. Il opère un changement d’échelle qui réduit à néant la fonction de l’objet.

Antivols

Richard Fauguet, Sans titre, 2010. Courtesy galerie Art:Concept, Paris.

Ironisant sur la folie sécuritaire de nos sociétés paranoïaques, Richard Fauguet habille ce vélo d’une multitude d’antivols, tous aussi inutiles. L’objet prend ainsi un aspect coloré et décoratif, tout en acquérant une autonomie, voire une individualité.

La Chine, l’autre pays du vélo

Ai Weiwei, Forever Bicycles, 2011, installation au Taipei Fine Arts Museum.

L’artiste chinois Ai Weiwei (dont le travail d’images a récemment été présenté dans une exposition au Jeu de Paume, à Paris) a réalisé cette installation à partir de 1000 vélos de la marque Forever – la plus populaire en Chine. Ici encore, l’artiste procède par l’accumulation d’objets typiques du quotidien chinois.

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