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Le FRAC Franche-Comté dessiné par Kengo Kuma fait le lien entre nature et culture

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Publié le , mis à jour le
Les Fonds régionaux d’art contemporain fêtent leurs 30 ans, et un certain nombre d’entre eux font peau neuve : Franche-Comté, Nord-Pas de Calais, Bretagne, Centre, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Aquitaine bénéficient d’infrastructures flambant neuves. Visite en avant-première du bâtiment tout en ombres et lumières du FRAC Franche-Comté, à Besançon, dessiné par l’agence d’architecture Kengo Kuma & Associates.

Cité des Arts, Besançon © Kengo Kuma & Associates/Archidev. Crédit photo : Nicolas Waltefaugle.

Lovée le long du Doubs, la nouvelle « Cité des Arts » de Besançon regroupe le Conservatoire régional et le FRAC Franche-Comté. Un bâtiment qui s’étend au pied de la citadelle Vauban dans un secteur classé par l’UNESCO, tel une vague indolente qui fait le lien – notion majeure pour l’architecte – entre eau et colline, passé et présent, ville et nature. Scindée en deux, avec au milieu un « Passage des Arts » qui mène au bord de la rivière (inspiré du torii, ce grand portique des temples shintoïstes), la Cité des Arts est constellée d’un « bardage » de panneaux de bois rectangulaires, agencés horizontalement sur la façade du FRAC, verticalement sur celle du Conservatoire. Elle englobe un ancien entrepôt de briques qui prolongent cette « pixellisation » de la surface, et se reflètent dans le Doubs. Abritant les 546 œuvres de la collection, le FRAC Franche-Comté bénéficie de deux salles d’expo de 100 et 500 m², d’une salle de conférences, d’espaces de médiation et de logements réservés aux résidences. Le Conservatoire possède quant à lui un auditorium de 300 places et 80 salles d’enseignement.

Pour l’architecte Kengo Kuma et son équipe – auteurs notamment du Xinjin Zhi Museum, du Culture Touristic Information Center d’Asakusa ou de la résidence Memu Meadows –, le projet se résume à « la rencontre de la nature et de la ville, des habitants avec les berges du Doubs et des publics avec les pratiques culturelles ». Désigné également comme architecte du bâtiment du FRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur à Marseille, le Japonais a souhaité créer en trois dimensions une métaphore du temps par le mouvement ondulatoire de la toiture et la lumière qui pénètre à l’intérieur. Toit et sol sont les deux éléments pensés en premier par l’architecte : entre les deux, « l’espace intermédiaire est libre et fluide ».

Cité des Arts, Besançon © Kengo Kuma & Associates/Archidev. Crédit photo : Nicolas Waltefaugle.

Inspiré par l’artiste Hiroshige et sa manière de dessiner la pluie grâce à des traits « montrant différents univers, différents temps entre interstices et traits », Kengo Kuma amène de la poésie dans l’architecture en tentant de recréer l’effet des jeux de lumière dans le feuillage – pour lequel les Japonais ont un mot, « komorebi » – grâce à des écrans qui « offrent la possibilité de s’isoler à l’intérieur d’un grand espace afin d’y être libre ». Selon les heures du jour et les aléas de la météo, le bâtiment mouvant et scintillant se fait alors le support d’une sensation impressionniste, tandis que le passage central fait le lien entre terre et ciel. Sur le toit, des panneaux solaires et de la végétation achèvent d’intégrer le lieu à son environnement, comme un temple dédié à l’art, mais ouvert à tous.

À voir en ce moment au FRAC Franche-Comté : l’exposition Des mondes possibles (jusqu’au 25 août), qui réunit des œuvres de sa collection, et test pattern [no 4] (jusqu’au 15 septembre), installation sonore et visuelle de l’artiste japonais Ryoji Ikeda.

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