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Chagall : ce qu’il faut savoir

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Publié le , mis à jour le
Né en Russie au XIXe siècle, mort en France à la fin du XXe, Marc Chagall semble avoir vécu sept vies. A l’occasion de l’importante rétrospective que lui consacre le musée du Luxembourg, retour sur sept éléments plus ou moins connus de la vie de l’artiste, « entre guerre et paix ».

Marc Chagall, Cheval Rouge, 1938–1944, Paris, musée national d’Art moderne, en dépôt au musée des Beaux-Arts de Nantes © ADAGP, Paris 2013/CHAGALL ® © RMN-Grand Palais/Gérard Blot.

Chagall a vécu presque cent ans

Né en 1887 près de Vitebsk, ville de l’actuelle Biélorussie (alors russe), Moïshe Zakharovitch Chagalov, dit Marc Chagall, meurt en 1985 à Saint-Paul-de-Vence. L’artiste traverse les horreurs du XXe siècle (exil, antisémitisme, persécution), qu’il transfigure en les imprégnant de son amour de la vie. Citoyen déraciné, il vivra à Paris, Berlin, Moscou, New York, Vence…

Chagall est le peintre des rites juifs, de la Bible et du rêve

Figuratif, l’art de Chagall n’en a pas moins été influencé par les courants artistiques qui traversent le siècle, notamment le cubisme et le suprématisme. Mais l’artiste doit aussi beaucoup au surréalisme, qu’il influence en retour, notamment dans ses tableaux de rêves multicolores. S’y côtoient les souvenirs de l’enfance dans la communauté juive de Vitebsk et la fantasmagorie du folklore russe, les motifs hébraïques (rabbins, chandeliers à sept branches, Juif errant), et bibliques (Christ en croix, Vierge, colombe de la paix…), et les moments intenses de sa vie intime.

Le musée national du message biblique Marc-Chagall, à Nice © DR.

Chagall a deux musées à son nom

Rare musée créé du vivant d’un artiste, le musée national du message biblique Marc-Chagall, à Nice, est inauguré en 1973 grâce à l’impulsion d’André Malraux, afin d’accueillir la série de 17 toiles illustrant la Bible, offertes par Chagall à l’Etat français en 1966. Le musée Chagall de Vitebsk est quant à lui installé dans la maison d’enfance de l’artiste, où est reconstitué le décor de la vie russe au tournant du XXe siècle.

Chagall aimait les femmes

Trois en particulier. Notamment Bella, qu’il épouse en 1915 et peint à de multiples reprises dans des scènes de couple, avec leur fille Ida. « C’est comme si elle me connaissait depuis longtemps, comme si elle savait tout de mon enfance, de mon présent, de mon avenir, comme si elle veillait sur moi. (…) Je suis entré dans une maison nouvelle et j’en suis inséparable », déclare-t-il. Après le décès de Bella en 1944 et l’exil aux Etats-Unis, Chagall épouse l’Américaine Virginia McNeil, dont il a un fils, David (voir ci-dessous), puis en 1952 Valentina Brodsky, dite « Vava », sa femme de ménage, qui est une source d’inspiration jusqu’à sa mort.

Marc Chagall, Le Rêve, 1927, Paris, Musée d’Art moderne de la Ville de Paris © ADAGP, Paris 2013/CHAGALL ® © Musée d’Art Moderne/Roger-Viollet.

Les œuvres de Chagall sont présentées dans l’exposition d’« Art dégénéré » organisée par les Nazis en 1937

Trois toiles sont montrées dans l’exposition Entartete Kunst à Munich en 1937, et les œuvres de Chagall présentes dans les collections allemandes sont saisies. La même année, le peintre acquiert la nationalité française. En 1941, il doit fuir la France et les persécutions envers les juifs, et se réfugie aux Etats-Unis. Installé à New York, il peint des scènes de pogroms et de martyres chrétiens. La peinture de Chagall s’assombrit, avec en point d’orgue terrible la mort de Bella en 1944. L’artiste rentre définitivement en France en 1948 et s’installe à Vence.

Chagall a peint le plafond de l’Opéra Garnier

C’est sans doute l’une de ses commandes les plus célèbres, parmi de nombreuses autres (vitraux pour le siège de l’ONU à New York, les cathédrales de Reims et Metz, et la synagogue de l’hôpital Hassadah à Jérusalem, décors et costumes de L’Oiseau de feu de Stravinsky…). Exécutée en 1964 à la demande d’André Malraux, alors ministre des Affaires culturelles, la fresque représente en couleurs flamboyantes l’histoire des arts lyriques. Un mini-scandale suit cette oblitération de l’ancien plafond Second Empire.

Le fils de Chagall a écrit les paroles de Mélissa de Julien Clerc

«  Mélissa métisse d’Ibiza / Vit toujours dévêtue / Dites jamais que je vous ai dit ça / Ou Mélissa me tue ». Tout le monde connaît la mélodie de cette chanson de Julien Clerc, on sait peut-être moins que c’est David McNeil, fils de Chagall et de sa seconde épouse Virginia, né en 1946 lors de l’exil du peintre aux Etats-Unis, qui en a écrit les paroles (ainsi que celles de nombreuses chansons d’Alain Souchon, Yves Montand, Jacques Dutronc, Renaud…). Ecrivain, il a publié en 2003 un livre sur l’enfance passée auprès de son père et de ses amis artistes, Quelques pas dans les pas d’un ange.

Retrouvez dans l’Encyclo : Marc Chagall

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