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Le troisième paradis : la réponse de Pistoletto à la fin du monde

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Publié le , mis à jour le
Quand certains se préparent déjà à vivre l’apocalypse enfermés dans un abri, d’autres, comme l’artiste Michelangelo Pistoletto, ont décidé de mettre l’art au service de l’humanité. Celui-ci invite à une performance, Rebirth-day, le vendredi 21 décembre à 20h au Louvre, qui accueillera l’artiste en avril prochain pour l’exposition Année 01, le paradis sur terre.

Le signe du Troisième Paradis réalisé par l’assemblage de centaines de bouchons en plastique, dans l’espace de l’Église déconsacrée de Santa Maria delle Grazie de Albano Laziale à Rome, le 29 juin 2012.

Le Troisième Paradis. Dan Brown, l’auteur du Da Vinci Code sortirait-il un nouveau roman ?  A priori non.  Il s’agit en réalité du manifeste écrit par l’artiste italien Michelangelo Pistoletto, diffusé à partir de 1994 et traduit en français chez Actes Sud en 2011. Cet ouvrage est basé sur la définition de trois types de paradis : le paradis naturel, le paradis artificiel et enfin la recherche d’une convergence entre nature et artifice pour passer à un nouveau stade de civilisation.

Figure majeure de l’art contemporain, Pistoletto est connu pour ses tableaux miroirs (quadri specchianti) qui permettent aux spectateurs d’entrer dans l’œuvre, procurant une sensation de vertige. Membre fondateur du courant de l’Arte Povera, il crée des moulages à partir de matériaux pauvres comme le chiffon (Vénus aux chiffons), et n’a de cesse d’affirmer sa volonté de réinventer l’art, de le sortir des lieux d’expositions, pour créer une rencontre entre la nature et le quotidien. Sur ce principe, il crée en 1998 une Université des Idées dans une usine désaffectée, près de Turin, la Cittadellarte-Fondazione Pistoletto. Il souhaite à travers cette institution « inspirer et  produire une transformation responsable de la société à travers les idées et les projets créatifs ». Laboratoire, lieu de résidence et de production, le lieu réunit non seulement des artistes mais également des scientifiques et des chercheurs.

L’artiste italien fait de son travail de recherche artistique, un projet unique et complémentaire porté par une conscience sociale, politique et philosophique : « La pensée doit être en mouvement. Et si l’art est capable de se mettre en relation avec la philosophie et la politique, il aura un effet beaucoup plus important que la religion. C’est à la créativité de prendre l’initiative et de savoir qu’elle touche le point vital de l’existence humaine. L’art, c’est le centre » (Le Monde, 24 août 2008).

L’art serait-il alors le point de convergence du troisième paradis ? Ce nouvel épisode de notre civilisation, dont la naissance, ou plutôt la renaissance, est prévue le 21 décembre, est-il l’occasion pour nous de prendre un nouveau départ ? Pistoletto nous invite à célébrer tous ensemble le Rebirth-day, la première journée universelle de la renaissance. Simultanément, partout dans le monde, les civilisations symboliseront cette date par une grande fête. Cette démarche créative marque pour lui l’entrée de l’humanité dans un nouveau cycle à la recherche d’un équilibre et d’une équité entre nature et artifice. L’artiste propose à 20h un rendez-vous unique, Cour Napoléon, derrière la pyramide du Louvre, pour dessiner une chaîne humaine de la forme du signe du Troisième paradis (une reformulation du symbole mathématique de l’infini ). Les participants allumeront tour à tour des torches lumineuses dans la nuit et les brandiront en signe de fête. La cour s’illuminera alors en rose, couleur emblématique de l’œuvre de Pistoletto, synonyme de renaissance.

Soutenue par l’Espace culturel Louis Vuitton, le Palais de Tokyo, la Maison Rouge, la Dena Foundation, la Monnaie de Paris, le 104, la Cittadellarte et Galleria Continua, cette manifestation sera diffusée sur le web, et présentée en avril prochain dans l’exposition Année 01, le paradis sur terre.

 

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