Article proposé par Exponaute
Des Etats-Unis, on a souvent une vision contrastée, tranchée. Le peintre américain Thomas Cole la décrit comme une terre sauvage, dans la veine romantique de ses confrères européens – on serait d’ailleurs bien en peine de reconnaître ici une quelconque « américanité » à ce paysage de l’Etat de New York.
Pas évident de donner une image de l’Amérique : ce couple, par Hopper, traînant dans la torpeur de l’été sous un porche, évoquant moultes scènes de cinéma, ou celui, d’une extrême rigueur, d’American Gothic, qui exprime tout le puritanisme des pionniers ?
Est-ce encore le cowboy en plein galop, reprise par Richard Prince des fameuses pubs Marlboro, ou les bouteilles de Coca-Cola de Warhol ? Sans doute le Pop Art est-il le mouvement artistique le plus spécifiquement américain du XXe siècle, avec sa célébration/dérision de la société de consommation.
L’Amérique et ses super héros (ceux que célèbre notamment avec espièglerie Daniel Johnston) sont pourtant aussi sources de déception. Le rêve américain réduit en cendres, c’est l’objet du projet photographique magistral d’Yves Marchand et Romain Meffre, The Ruins of Detroit.
Pour Joseph Beuys, il s’agissait plutôt, dans sa célèbre performance I Like America and America Likes Me, de se confronter aux dernières traces de pureté sauvage du territoire – à savoir un coyote, animal fétiche de la mythologie des Natives américains.
Cependant, peut-être le meilleur commentaire artistique sur les Etats-Unis est-il celui de Jasper Johns, qui en 1954 choisit comme sujet de sa toile le drapeau américain, ce fameux Star–Spangled Banner exposé au devant de millions de foyers, image totémique par excellence d’une société qui plus que tout aime à se représenter elle-même.
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