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Tous touristes : 100 photos de Martin Parr pour la liberté de la presse

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Comme chaque année, Reporter Sans Frontières dédie un album à un grand photographe – dont les recettes sont intégralement reversées à l’organisation. 100 photos de Martin Parr pour la liberté de la presse nous plonge dans l’univers bariolé du photographe et collectionneur, obsédé par la standardisation d’une activité familière devenue « le plus grand secteur industriel au monde » : le tourisme.

Martin Parr, Japon Miyazaki, plage artificielle du Ocean Dome, 1996 © Martin Parr/Magnum Photos.

Quel rapport entre le tourisme et le photojournalisme ? Si les deux activités s’équipent parfois à l’identique (caméras, appareil photos, carnets de route), la focale n’est pas placée au même endroit. Tandis que le touriste a le regard braqué sur des « vues » célèbres, le reporter cherche, au contraire, à faire basculer le regard vers ce qui se montre moins.

Martin Parr, Angleterre, Skegness, 1992 © Martin Parr/Magnum Photos.

 En l’occurrence, Martin Parr photographie les photographes amateurs, les corps cramoisis sur la plage, les gestes rituels perpétués lorsque l’on visite des monuments célèbres. Selon lui, ces voyages groupés qui nous rassemblent tous à certains points du globe sont en réalité « une forme moderne de pèlerinage ».

Martin Parr, Turquie, Kalkan, 1992 © Martin Parr/Magnum Photos.

Son objectif traque les indicateurs du tourisme de masse, des sites les plus antiques (Parthénon, pyramides d’Egypte, temple d’Angkor) aux plus factices (Las Vegas et autres tours du monde miniaturisés). Ses images sont traversées par un cortège ininterrompu de caméras, de ballons de plage, d’appareils photos, de chemises hawaïennes et de chaussettes sous les sandales. Une foule où dominent les couleurs criardes et les matières synthétiques d’individus venus des quatre coins du monde et qui se livrent aux mêmes pratiques : récolter avidement les preuves de leur voyage – photos groupées, souvenirs artificiels et artisanat plus ou moins local que Martin Parr décrit ironiquement comme « la récompense ultime ».

Martin Parr, Mexique, 2002 © Martin Parr/Magnum Photos.

Les perturbations environnementales et sociales qu’entraînent les pratiques actuelles du tourisme se manifestent dans ses images sous forme de perturbations visuelles. Martin Parr souligne les contrastes entre le naturel et l’artificiel, l’antique et le moderne, le local et le global. Selon le photographe anglais :

Nous devons être conscients des enjeux et conséquences de notre activité touristique ; j’espère, par ces photographies, nourrir la réflexion sur le sujet.

Martin Parr, Egypte, Gizeh, le Sphinx, 1992 © Martin Parr/Magnum Photos.

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