Le travail de Jaildo Marinho s’inscrit dans la grande tradition artistique brésilienne du néoconcrétisme.
Héritier à la fois de Mondrian et de l’art concret des années trente, ce mouvement s’est illustré à partir des années cinquante dans les oeuvres de Helio Oiticica, Amilcar de Castro et bien d’autres, à la recherche d’une conception plus forte de l’organicité de la sculpture. C’est dans cette lignée que Jaildo Marinho inscrit aujourd’hui son œuvre, particulièrement attachée à la fonction du vide dans l’objet sculptural et dans l’espace.
Arrivé à Paris dans les années 90, Jaildo Marinho se consacre principalement à la sculpture, sans dédaigner pour autant la peinture voire les installations in situ, comme le démontre celle qu’il a réalisée pour le bâtiment des Archives Nationales à Paris.
Fidèle aux recherches sur l’espace qui sont développées autour du Groupe Madi, Jaildo Marinho a choisi de travailler la matière la plus résistante : le marbre. Marbre blanc, et parfois marbre noir, comme chez cet autre grand sculpteur que fut Sérgio de Camargo, familier de la scène parisienne dans les années soixante et soixante-dix.
En revanche, contrairement à la croyance de Winckelmann et de nombre d’artistes après lui, que la perfection de la statuaire classique grecque reposait dans l’absence de couleur, Jaildo Marinho ne rejette pas l’éclat chromatique. Il en joue au contraire avec délectation et en tire, comme Jesus Soto dont il respecte également l’oeuvre considérable, des effets de perturbation de notre perception de l’espace. La rigueur de la forme et la vibration de la couleur constituent ainsi la tension qui est au coeur de son oeuvre.
Très tôt invité au Salon des Réalités Nouvelles et à Grands et Jeunes d’Aujourd’hui, Jaildo Marinho poursuit une carrière des deux côtés de l’Atlantique, exposant aussi bien à Rio de Janeiro ou à São Paulo qu’en Italie et en France.
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